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Développement et éducation

Christine BRISSET - Enseignante en sciences humaines (psychologie et éducation) - Rédactrice et expertise d'articles - Maître de conférences en psychologie et qualifiée en sciences de l'éducation.

Conclusion de mes petits textes sur le développement de l'enfant

Publié le 3 Février 2014 par Christine BRISSET

Conclusion : Le développement moteur, cognitif, affectif et social de l’enfant d’âge maternel

Christine Brisset

Nous ne sommes pas face à un enfant de deux ans, de trois ans, de quatre ans, de cinq ans ou de six ans mais face à une multitude. Leur diversité nous oblige à une réelle prudence dans les observations que l’on mène ainsi que sur les éventuelles évaluations. Cependant ne pas alerter suffisamment tôt, c’est le laisser sans aide. Une famille avertie pourra s’alarmer de difficultés particulières mais pas toutes les familles ! Et même si la formation concernant le développement du jeune enfant n’est pas suffisante actuellement pour réellement comprendre l’ampleur et la complexité de ses compétences, l’enseignant est souvent une personne ressource fondamentale pour repérer d’éventuelles difficultés. Comment bien alerter ? Comment le faire au « bon » moment, ni trop tôt au risque de stigmatiser des difficultés qui ne seraient que transitoires et révélatrices d’une construction, ni trop tard, quand les décalages se sont accrus et même solidifiés au risque d’empêcher l’évolution et d’installer chez l’élève un sentiment d’échec ? L’enseignant est souvent tiraillé entre deux discours : un premier le plaçant devant la nécessité d’évaluer les connaissances et compétences d’un élève, d’évaluer sa progression ; un second lui conseillant de suivre son rythme et de partir de ses besoins. Trouver la « bonne » distance est donc difficile. Elle se construit de façon quotidienne dans une observation et une interaction variée adulte-enfant. La distance idéale n’existe pas mais celle qui serait la plus favorable au bon développement de l’enfant serait celle impulsée par un désir de connaissance de l’individu-enfant afin de mieux le respecter. « En répondant aux divers besoins des jeunes enfants qu’elle accueille, l’école maternelle soutient leur développement. Elle élargit leur univers relationnel et leur permet de vivre des situations de jeux, de recherches, de productions libres ou guidées, d’exercices, riches et variés, qui contribuent à enrichir la formation de leur personnalité et leur éveil culturel. Elle laisse à chaque enfant le temps de s’accoutumer, d’observer, d’imiter, d’exécuter, de chercher, d’essayer, en évitant que son intérêt ne s’étiole ou qu’il ne se fatigue » (Programme de l’école maternelle, Bulletin Officiel de l’Education Nationale Hors série du 19 juin 2008). Nous savons combien poser une étiquette sur un individu est néfaste pour lui. En revanche, individualiser et responsabiliser enfant, parents, enseignants et autres partenaires de l’aide paraît incontournable pour faire de l’école maternelle, un vrai lieu de scolarisation et de prévention où est mise en avant l’égalité des chances de ses jeunes élèves[1].

[1] Bautier Elisabeth (2006). Apprendre à l’école. Apprendre l’école. Des risques de construction d’inégalités dès la maternelle. Lyon : Chronique sociale

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